Kess t'écoute?

Album de la semaine chez BandCamp... Un Québécois... Philémon Chante

Vites comme cela... ça ressemble à du Pierre Lapointe à mon avis... Très doux... avec un brin de mélancolie.
À écouter, BandCamp ne se sont pas trompé!
«To say that Québécois singer Philémon Bergeron-Langlois comes across as vulnerable on Les Sessions Cubaines would be an incredible understatement. A good deal of the time he sounds utterly broken – heartsick, and in the throes of romantic despair.»

J'ai beaucoup aimé comment l'artiste décrit cet album:
ENTRE LEALTAD Y CAMPANARIO 
Je voulais enregistrer mon album en février, mais, pour des raisons diverses, je n’étais pas en grande forme. Un ami m’a dit de partir au loin durant un mois. J’ai pensé à Cuba. J’avais depuis longtemps envie d’y aller, avant que ça explose, et puis on dit qu’il y a d’excellents musiciens, enfin, le soleil, l’espagnol, La Havane. Et ce studio dans Centro Habana, celui du Buena Vista Social Club, je me rappelais avoir vu des images. C’était vieillot, avec de vieux micros, une machine à ruban, une ambiance, je ne sais pas trop, j’irais y faire un tour. Je pourrais y enregistrer deux ou trois trucs, peut-être plus. J’ai contacté les gens que je connaissais qui étaient allés à Cuba. Entre autres Papacho, mon petit-cousin. Je ne l’avais pas vu depuis 20 ans, et même là, on ne s’était vus qu’une semaine ou deux, mais je me rappelais de lui comme d’un garçon qui n’avait peur de rien. Il avait cinq ans de plus que moi, les cheveux blond platine et raides comme des cheveux d’ange et des yeux vifs comme des yeux d’animaux, puis il faisait toutes sortes d’acrobaties, il s’accrochait en rouli-roulant derrière les voitures. Ma mère m’a dit qu’il avait passé 6 ou 7 ans à Cuba, à étudier le piano. Je l’ai appelé, il était au Mexique. Nous avons parlé longuement, c’était agréable. Le 9 février, je suis parti. J’ai passé trois jours à me chercher un bel endroit pour vivre. Je suis allé à l’Egrem, le fameux studio d’enregistrement. L’endroit était exceptionnel et il y avait une machine à ruban. En enregistrant à l’ancienne, soit en 3 jours, la patronne me faisait un bon prix et ça ne revenait pas trop cher. Après une semaine, je m’étais trouvé des musiciens. J’avais été frappé par un vieux flûtiste mulâtre qui jouait au Sofía, avec son groupe. J’étais retourné les voir, nous avions parlé business, c’était un peu flou, je voulais y penser. Plus tôt en matinée, j’avais reçu des nouvelles d’une amie de Montréal, elle me recommandait à son professeur de percussion. Au soir, je l’ai appelé et il est arrivé aussitôt. Il avait l’air étrange, mais c’était l’ami d’une amie, donc… Nous avons parlé, il était lui-même intéressé par le projet. Il connaissait de bons musiciens et avait de bons arguments. Nous avons écouté ma maquette, j’ai vu qu’il avait des idées, qu’il était créatif et qu’il aimait, j’ai dit : «c’est bon», c’était avec lui que ça allait se passer. Il a appelé ses musiciens, ils ont embarqué. Il était minuit, le 17 février. Le lendemain, nous sommes allés à l’Egrem, trouver des dates. Il n’y avait rien pour le début mars, des sessions de nuit pour la semaine qui venait, puis il y avait samedi et dimanche, les 21-22 février. Nous étions mercredi, ça ne nous laissait que trois jours pour répéter et deux jours pour tout enregistrer, mais c’était ce qu’il y avait de mieux. J’ai pensé à Papacho, mon cousin, au Mexique. En fait, je n’avais jamais arrêté d’y penser. Je savais qu’à deux on y arriverait. Je l’ai appelé et lui ai demandé s’il pouvait débarquer à La Havane d’ici deux jours. Vers cinq heures de l’après-midi, j’ai répété avec le groupe : Armando à la contrebasse, Víctor au tres, Yami au chœur, Chappottín à la trompette et Rolando, celui que j’avais rencontré le soir d’avant, aux percussions. Au matin, Papacho m’a appelé. Il pouvait arriver le lendemain vers 17 heures. C’était parfait, juste à temps pour la troisième répétition. Nous avons répété une seconde fois. Le soir, je suis sorti dans une Noche de trova. Un violoniste s’est mis à jouer d’une façon épatante. Je l’ai invité à nous rejoindre en studio, il s’en allait, il a accepté. J’ai chanté quelques chansons avec les autres trovadores. Chez moi, j’avais un message : Papacho n’arriverait finalement qu’en soirée, trop tard pour la répétition avec le groupe, mais bon. Le lendemain, Yami, la choriste, est venue chanter chez moi. Elle devait apprendre toutes les paroles phonétiquement, ne parlant pas français. Plus tard, nous sommes allés répéter tous ensemble dans la maison d’Armando, le contrebassiste. Quand je suis revenu chez moi, vers les minuit, Papacho venait d’arriver. Nous avons mangé, dormi, puis au matin nous avons regardé quelques pièces avec sa mélodica et après le dîner nous sommes entrés en studio. Les premières heures ont été chaotiques, mais, à un moment, les défenses ont cédé et tout s’est mis à débouler. Nous avons enregistré jusqu’à une heure du matin. Six bonnes pièces en sont sorties. Je suis retourné à la maison, à pied, avec Papacho, en longeant le Malecon qui donne sur la mer. Les chansons ont tourné dans notre tête toute la nuit, nous n’avons pas vraiment dormi. Dimanche, nous sommes entrés au studio vers midi et nous en sommes sortis vers 4 heures du matin. Nous avions tout enregistré, les 15 chansons, et même plus. Ça ne faisait pas encore deux semaines que j’étais à La Havane. Le lendemain, épuisé, je n’arrivais plus à parler espagnol. Quatre jours plus tard, nous avons donné un concert à l’Alianza Francesa avec un saxophoniste que j’avais rencontré à la Noche de trova. Papacho était reparti pour le Mexique durant la journée. Le 9 mars, vers 6 heures du matin, j’ai pris un taxi pour aller à l’aéroport. J’avais quatre gros rubans dans mes bagages.


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